Isabelle Pierre
Évangéline
Heureuse (1971)

A                                                           F♯m7
Les étoiles étaient dans le ciel, toi dans les bras de Gabriel
                           C♯m7    D                               Bm7
Il faisait beau, c'était dimanche, les cloches allaient bientôt sonner
                    C♯m             E7       A
Et tu allais te marier dans ta première robe blanche

L'automne était bien commencé, les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles, et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons t'auraient dit que tu étais belle

  Évangéline, Évangéline  (Dmaj7  C♯m7  Bm7  A)                             F7

Mais les Anglais sont arrivés, dans l'église ils ont enfermé               (en B♭)
Tous les hommes de ton village, et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient toute la nuit sur le rivage

Au matin ils ont embarqué Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire, et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier mais tu n'avais plus rien à dire

  Évangéline, Évangéline                                                    F♯7

Alors pendant plus de 20 ans, tu as recherché ton amant                    (en B)
À travers toute l'Amérique, dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom comme la plus jolie musique

Même si ton coeur était mort, ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence, il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait dans le grand jardin du silence

  Évangéline, Évangéline                                                    G7

Tu vécus dans le seul désir de soulager et de guérir                       (en C)
Ceux qui souffraient plus que toi-même, tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin qui mène à celui qui nous aime

Ainsi un dimanche matin, tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies ainsi que le très long voyage

  Évangéline, Évangéline                                                    G♯7

Devant toi était étendu sur un grabat un inconnu                           (en C♯)
Un vieillard mourant de faiblesse, dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain prendre les traits de sa jeunesse

Gabriel mourut dans tes bras et sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie, il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver la force de dire merci

  Évangéline, Évangéline                                                    A7

Il existe encore aujourd'hui des gens qui vivent dans ton pays             (en D)
Et qui de ton nom se souviennent, car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix de la forêt jusqu'à la plaine

Ton nom c'est plus que l'Acadie, plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières, ton nom c'est le nom de tous ceux
Qui malgré qu'ils soient malheureux croient en l'amour et qui espèrent

  Évangéline, Évangéline  x 2